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<!DOCTYPE HTML>
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<meta name="viewport" content="width=device-width, initial-scale=1" />
<title>HYBRID AUDIO PLAYER - iMAL</title>
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<h1><a href="index.html"><img class="fleche-back" src="img-player/fleche_gauche.png" />RETOUR</a></h1>
<!-- CONTENT -->
<div id="content">
<!-- AUDIO -->
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<div class="audio-player">
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</div>
</div> <!-- end div audio-container -->
<!-- IMAGE -->
<div id="slide-container">
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</div>
<!-- TRANSCRIPTION -->
<div id="transcription-container">
<div id="transcription-line">
<p>“Ce sont des personnages muets qui me regardent”</p>
<p>J’ai amené mon appareil photo et la robe que j’ai beaucoup portée pour faire mes portraits. Je me suis toujours dit que l’appareil est celui qui m’a comprise. Il savait ce qu’il fallait prendre de moi. Il prenait ce qui se passait dans ma tête. C’est peut-être mon imagination. Cette robe et cet appareil, ce sont des objets qui m’ont connue vulnérable, sans que je puisse expliquer ce qu'était ma souffrance. Ils étaient là, ils ne parlaient pas. Ça a nourri notre relation.</p>
<p>L’appareil, c’est un vieux Rolleicord de deuxième main, qui a été fort utilisé. Je l'ai tellement maltraité que je ne peux plus visser le déclencheur souple ! Je l'ai fait réparer, mais ça ne tient plus. Ça me fait de la peine. Depuis, je suis devenue une malade des appareils 6/6, j'en ai plusieurs. Mais celui-là, je continue à l'utiliser. Il est spécial : il ne faut pas mettre un œil dans le viseur, il suffit juste de le prendre, de regarder… Il n’y a que douze poses dessus. Le format carré m’a tout de suite plu. Ça me limitait aussi…, mais j’avais l’impression que le carré définissait bien le cadre. Tout est manuel, l’ouverture du diaphragme, le temps d’exposition, la mise au point… et donc, pour moi, c’était aussi un défi. Ça m’a permis d’apprendre beaucoup, de comprendre tout ce qu’on me disait à l’Académie.
</p>
<p>La robe, je l’ai achetée à mon arrivée en Belgique, un peu par hasard. Je ne cherchais pas un vêtement pour la photo. Je suis passée devant le magasin et j'ai vu cette robe. Pourquoi celle-là ? Peut-être qu'elle me rappelait d’où je viens, avec ses fleurs, ou le tissu en lui-même. Ça m’avait sans doute interpellée.
Je ne l'ai jamais portée avant de faire des photos et elle ne me sert qu'à ça. Je n'ai d'ailleurs plus jamais acheté d'habits dans ce genre-là. À l’endroit où je faisais ces photos, je me couchais ou m’asseyais, parfois, et j'en sortais très sale. Mais, bizarrement, je ne l'ai jamais lavée. J'ai un peu honte, elle n'est pas très présentable... J’ai essayé de porter d'autres habits pour les photos, mais ça ne fonctionnait pas. Cette robe-là, elle est dans le sac en tissu dans lequel il y a les affaires de photo que j'utilise souvent. Il y a plein de bordel à la maison, mais l'appareil et la robe, je sais toujours où ils sont. J’ai aussi toujours des pellicules à côté.</p>
<p>Il y a une histoire entre nous. Je leur ai fait confiance, et ils m'ont fait confiance. Je ne me suis jamais cachée devant eux. Ces objets, ce sont mes compagnons. Et quand on me dit aujourd’hui que mes photos sont belles, c’est grâce à nous trois, et surtout à leur présence qui m’a rassurée toutes ces années après mon arrivée du Togo.</p>
<p>Je ne sais pas si je peux utiliser le terme de pulsion, mais il suffit que l'envie me prenne : je prends l’appareil photo, le trépied, le déclencheur souple, la robe. Je prends, je m’isole et je fais ce que j’ai à faire. Ce n’est pas réfléchi, je le fais machinalement et, après, je referme tout et on n’en parle plus. Au début, je ne revoyais même pas mes photos… Ce jeu, on l'a joué tous les trois. Et on continue encore à le jouer !</p>
<p>Quand je porte la robe, elle me neutralise. Elle capte tous les détails sur moi, mon corps ne devient alors plus qu’un support, un objet. Moi je ne suis là que pour que la coupe de la robe apparaisse et puis je prends la photo. Avec l’appareil, ce sont des personnages muets qui me regardent. Ils sont là, ils ne disent rien mais ils voient, ils entendent, ils ressentent. On se fait confiance ! Les choses ne sont pas prévues. Comme cette robe, elle n’était pas prévue pour la photo… Alors je l’ai mise et j’ai fait la photo avec le papier peint du grenier, un endroit que j’ai trouvé aussi par hasard.</p>
<p>Il y avait 3 pièces, pleines de tout... J'ai débarrassé un peu de place et j’ai imaginé, je suis entrée dans une histoire, cette pièce avait vécu. Mais qu’est-ce qui s’était passé ? Des gens avaient dû partir, comme moi. Et quand j'ai vu le papier peint déchiré, le mur fendu en de nombreux endroits, je n’avais pas envie de porter des vêtements normaux, j’avais envie de quelque chose de plus neutre : la robe. Et puis je me suis dit : Il n’y a personne. On ne m’entend pas, on ne me voit pas, donc je peux faire ce que je veux, je peux me cacher et m’exprimer différemment. J’étais tellement en souffrance intérieurement que je me suis fait un monde dans le grenier. Puis les gens, les journalistes, ma fille... ont connu mon grenier, et tout a été bousculé. Pendant un moment, je n'avais plus envie d'y monter. Ce n'était plus “mon” lieu. Mais ça m'a aidé à chercher d'autres endroits. Essayer d'autres lieux m'a permis de me dire que je pouvais “parler” ailleurs.</p>
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</div>
</div> <!-- end div id content -->
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