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<title>Moliere (<hi rend="i">Supplément au Grand Dictionnaire historique</hi>)</title>
<author key="Goujet, Claude Pierre (1697-1767)" ref="https://data.bnf.fr/fr/11905513/claude-pierre_goujet/">Claude-Pierre Goujet</author>
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<edition>OBVIL</edition>
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<name>Eric Thiébaud</name>
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<name>Côme Saignol</name>
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<publisher>Sorbonne Université, LABEX OBVIL</publisher>
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<licence target="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/fr/">
<p>Copyright © 2018 Sorbonne Université, agissant pour le Laboratoire d’Excellence « Observatoire de la vie littéraire » (ci-après dénommé OBVIL).</p>
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<bibl><author>Claude-Pierre Goujet</author>, « Moliere (Jean-Baptiste Poquelin de) », in <title>Supplément au Grand dictionnaire historique, généalogique, géographique, etc. de M. Louis Moreri, pour servir à la dernière édition de l’an 1732 et aux précédentes… par l’abbé Claude Pierre Goujet</title>, t. <biblScope unit="volume">II</biblScope>, <pubPlace>Paris</pubPlace>, <publisher>J. Vincent, J.-B. Coignard, P.-G. Lemercier, J.-T. Herissant</publisher>, <date>1735</date>, p. <biblScope unit="page">82</biblScope>. Source : <ref target="https://books.google.fr/books?id=HLRPAAAAcAAJ">Google</ref>.</bibl>
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<date when="1735">1735</date>
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<div type="article" xml:id="moliere-jean-baptiste-poquelin">
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<head>MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc.</head>
<p><hi rend="i">On en a parlé dans le dictionaire historique éditions de 1725. et de 1732. mais son article mérite les corrections et les additions suivantes</hi>.</p>
<p>1°. <hi rend="i">On a dit qu</hi>’il naquit vers 1620 et l’on n’a donné à son père que la qualité de valet de chambre tapissier du roi. Il est certain que Molière est né à Paris en 1620 dans une maison qui subsiste encore sous les pilliers des halles, et que l’on croit être la troisième en entrant par la rue saint Honoré, et que son père était marchand frippier de même que valet de chambre tapissier chez le roi.</p>
<p>2°. <hi rend="i">On dit qu</hi>’il fut destiné par ses parents à l’étude du droit ; mais on le dit contre toutes preuves : il est sûr au contraire que <hi rend="i">Jean-Baptiste</hi> Poquelin, son père, et <hi rend="i">Anne</hi> Boutet, sa mere, lui donnerent une éducation conforme à leur état, et qu’ils n’eurent point d’autres vûes que celles de le voir de leur profession. Il apprit un peu à lire et à écrire, et du reste il ne connut jusqu’à quatorze ans que la boutique de son pere, et l’état qu’il exerçait. On eut soin même de lui faire obtenir la survivance de la charge de valet de chambre tapissier chez le roi ; mais son aversion pour sa profession, et son penchant pour l’étude l’engagèrent à solliciter son grand-père qui le menait quelquefois à la comédie à l’hôtel de Bourgogne, de porter son père à le faire étudier. Il l’obtint enfin : on le mit dans une pension, et il étudia comme externe chez les Jésuites, <hi rend="i">ainsi qu’on l’a dit</hi>. Il y suivit pendant cinq ans le cours des classes d’Armand de Bourbon, premier prince de Conti, et il s’y lia avec Chapelle et Bernier, qui y étaient écoliers, et qui se sont distingués beaucoup l’un et l’autre dans la suite ; le premier par ses poésies, et le second par ses voyages, et par ses ouvrages philosophiques, et sur d’autres matieres. Cette liaison lui donna lieu dès lors de connaître le célébre philosophe Gassendi qui lui apprit la philosophie, de même qu’à ses deux compagnons, et sous lequel il continua de s’instruire lorsqu’il fut sorti du collége. Cependant son père étant devenu infirme, il fut obligé d’exercer les fonctions de son emploi auprès du roi Louis XIII qu’il suivit dans son voyage de Narbonne en 1641. À son retour à Paris, sa passion pour la comédie qui l’avait déterminé à faire ses études, se réveilla, et il résolut de la satisfaire en devenant en même temps comédien et auteur. Il s’associa quelques jeunes gens qui avaient du talent pour la déclamation. Ils jouaient dans le faubourg Saint-Germain, et au quartier Saint-Paul, et on appella leur société l’<hi rend="i">illustre théatre</hi>. Poquelin qui prit alors le nom de Moliere faisait de petites comédies pour les provinces, <title>Le docteur amoureux</title>, <title>Les trois docteurs rivaux</title>, <title>Le maître d’école</title>, et quelques autres qui n’ont point été imprimées. La premiere piéce régulière qu’il composa fut <title>L’Étourdi</title> en cinq actes. Il la représenta à Lyon en 1653 et il fit aussi en province, et y joua, <title>Le Dépit amoureux</title> et <title>Les Précieuses ridicules</title>, en présence du prince de Conti qui tenait les états de Languedoc à Beziers. Moliere avait alors trente-quatre ans.</p>
<p><hi rend="i">Le reste de l’article qui le regarde dans le dictionaire historique est exact, si ce n’est que vers la fin on dit qu</hi>’il reçut plusieurs pensions du roi Louis XIV. <hi rend="i">Et au commencement on avait dit</hi>, ce qui est vrai, qu’il n’en eut jamais qu’une qui était de mille livres. Moliere se maria, choisit fort mal sa compagne, et fut très malheureux en ménage. Il mourut âgé de cinquante-trois ans, et non de cinquante-un seulement : et lorsque le roi eut obtenu de l’archevêque de Paris qu’on l’enterrât en terre sainte, on porta son corps à Saint-Joseph, qui est un aide de la paroisse de Saint-Eustache.</p>
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